The life of a pessimist is easy but dreary. The life of an optimist is hard but exciting. Pessimism is easy because it costs nothing. Optimism is hard because it must be constantly reaffirmed. In the face of a hostile, cynical world, it takes effort to show that positivity has merit.
If there was one technology story we will remember from 2023, it was undeniably the near-vertical growth trajectory of generative “artificial intelligence” products. It is everywhere, and it is being used by normal people globally. Yet it is, for all intents and purposes, a nascent sector, and that makes this a great time to set some standards for its responsible development and, more importantly, its use. Nobody is going to respond to this perfectly — not regulators and not the companies building these tools. But they can work together to set expectations and standards for known and foreseeable problems. It seems like that is what is happening in the E.U. and the United States. That is how I am optimistic about technology now.
Writing about science and technology for a technology-first magazine means that you have to be biased toward optimism. I have written about technology, the business of technology, and the implications of technology for multiple publications. I continue to write with an optimist’s view of the future, but I am never blind to the perils of what we build. It is because I believe that optimism is the key ingredient for the future we want to build.
I don’t care how much you’re invested in the VR ecosystem or whatever — I hope you’ll agree that humanity has a variety of important engineering problems to solve, and nicer-looking graphics is quite low on that list. I know there are real-world use cases for better, more immersive rendering or bigger phone screens — but their utility pales in comparison to actual real-world research of actual real-world phenomena, does it not?
J’aimerais être optimiste.
Je rêve de pouvoir regarder des films sans devoir subir la présence angoissante du rectangle noir qui attend son heure dans un coin du salon. Je rêve d’étaler mes fenêtres sur un écran de 80” qui disparaitrait à la fin de la journée. Je rêve d’une tapisserie taillée dans des toiles de maitre que je pourrais changer sans colle ni ciseaux. Je rêve d’ouvrir un livre pour retrouver mes notes publiées sur le web et des liens vers d’autres ouvrages dans ma bibliothèque. Je rêve, je rêve… et puis je reviens à la réalité.
Si le Vision Pro n’est rien de plus qu’un iPad que l’on porte sur la tête, alors Apple n’a pas dépassé les querelles des années 1970 et 1980, la « réalité virtuelle » de Jaron Lanier contre l’« ordinateur pour les enfants de tous les âges » d’Alan Key, l’informatique dans les médias contre l’informatique dans l’éducation, le cognitivisme contre le constructivisme, les usages passifs contre les usages actifs. La vieille garde a perdu, il faut dire que ses représentants meurent les uns après les autres, mais la relève est loin de faire preuve d’une grande imagination. Nous vivons dans un monde halluciné sous LSD il y a quarante ans, alors que nous avons besoin d’inventer sobrement le monde où nous vivrons dans quarante ans.
Apple assure être consciente des limites planétaires, mais elle prétend concevoir une réalité alternative pour nous en affranchir. C’est peut-être la paroxétine qui parle, mais je ne déteste pas complètement le monde qui m’entoure, je crois même qu’il est digne d’être sauvé. Je ne veux pas d’un casque qui m’empêche de voir la réalité en face, je veux d’une paire de lunettes qui me permet de l’étudier avec une plus grande acuité. Les défis technologiques sont immenses, mais c’est d’abord et avant tout le modèle économique de l’informatique « moderne » qui empêche le Vision Pro d’être mieux qu’un pis-aller.
Mes rêves resteront des rêves tant qu’Apple confondra « usage » et « application ». La firme de Cupertino n’a plus d’utilisateurs, elle n’a que des clients, elle ne sait plus concevoir des systèmes d’exploitation, elle ne fait plus que distribuer des applications, elle ne rend plus de services, elle se contente d’en vendre. There’s an app for that, et c’est précisément ce qui empêche le Vision Pro de faire le quart du tiers de la moitié de ce qu’il pourrait. C’est une solution dont la complexité dépasse l’entendement qui cherche son problème.
J’aimerais être optimiste, oui, mais mon optimisme nécessite la fin d’un certain capitalisme pour faire advenir les conditions d’une informatique plus riche, moins linéaire, plus ouverte, moins concentrée, plus diverse, moins hygiéniste et finalement beaucoup plus amusante. Remarquez que je pourrais faire le même laïus avec l’agriculture, la santé, l’éducation, le journalisme… Ouais, c’est quand même bien difficile d’être optimiste.
Ici
Clichés
En regardant les photos de vacances d’Arnaud, je me suis fait la réflexion que les stories d’Instagram n’étaient rien d’autre qu’une réincarnation des soirées diapo d’antan, avec les mêmes commentaires gênants et tout. J’adore.
Mes photos du mois de janvier :
- Complementos de la mujer (Madrid)
- Dimension plate #22 (Brison-Saint-Innocent) — les photos de l’iPhone ressemblent souvent à des aquarelles et parfois, c’est exactement ce qu’il faut.
- Établissements Raymond Alline (Le Mans)
- Accroché #5 (Lyon)
- Union des syndicats confédérés du Rhône (Lyon)
- Porte #9 (Cluny)
- Cinéma Victoria (Aix-les-Bains) — le cinéma est décidément un simulacre.
- Graffisme #15 (Lyon)
- Serrurerie Silvera (Paris)
- Accroché #6 (Lyon)
- Pâtisserie Gerber (Strasbourg) — la richesse typographique de Strasbourg me manque terriblement.
Lectures
Je voulais attendre de recevoir mon nouvel ex-libris pour lancer cette saison de lectures. Bien mal m’en a pris : le premier fournisseur m’a posé un lapin et j’ai dû relancer le deuxième pour qu’il daigne lancer la production de mon tampon. Heureusement que j’avais quelques fiches de lecture en souffrance !
Mes lectures du mois de janvier :
Ailleurs
Acheter
Qui dit nouvelle année, dit nouveau journal. Pour être certain que le format du Traveler’s Notebook me convenait, je l’ai abandonné quelques mois pour revenir aux carnets A6… et j’ai complètement arrêté de prendre des notes. CQFD. La couverture en cuir accueille un agenda semainier faisant office de microjournal et une recharge du fameux papier Tomoe River résistant aux plumes les plus généreuses, je me suis même pris au jeu de la personnalisation avec une pochette en kraft et quelques autocollants.
Écouter
Le pianiste Makoto Ozone et le bassiste Avishai Cohen semblent parfois s’affronter en duel plus qu’ils ne forment un duo. Cohen passe tout en puissance, élevant la basse au rang des instruments mélodiques, montant et descendant le manche dans un staccato diablement métronomique. Ozone passe tout en finesse, reléguant le piano au rang des instruments texturaux, parcourant le clavier de sa main droite en laissant le rythme suspendre son légato. Ce n’est pas toujours très convaincant, mais il y a quelque chose d’intriguant dans cette relation nippo-israélienne.
Mais aussi :
- Dua Lipa — son interview de Tim Cook m’a convaincu d’écouter ses albums, c’est un cheminement pour le moins incongru, mais je ne suis pas déçu de l’avoir fait, la pop un peu maladroite mais très dansante n’a jamais fait de mal à personne.
- Tsuyoshi Yamamoto — je continue de collectionner les albums du pianiste de jazz, introuvables sur les services de streaming, et je continue d’être fasciné par la diversité et l’ingéniosité des emballages de CD japonais, comme si nous vivions dans deux futurs technologiques parallèles.
- Art Between Minds (E. Lundquist)
- Enigma (Os Barbapapas)
- ma playlist mensuelle sur Apple Music
Lire
Les résultats de Google Search se dégradent, selon des chercheurs allemands, parce qu’il fallait une étude menée par trois universités pour s’en rendre compte. Mes craintes d’une attaque de notre culture par déni de service sont devenues une triste réalité, les technologies génératives inondent Google Search d’articles pourris. Si l’art de la search engine optimization a sculpté le web à l’image des raclures de fond de chiotte de ZAC, qu’en sera-t-il de la science des large language models ? L’humanité des blogs amoureusement écrits à la main va bientôt (re)devenir le bien le plus précieux du web.
Mais aussi :
- « Painting is terribly difficult » (LRB)
- « The Walk and Talk: Everything We Know » (Craig Mod) — j’ai presque envie d’en organiser au fin fond de l’Auvergne.
- « Give Us Something to Look At » (The American Scholar)
- « To Own the Future, Read Shakespeare » (Wired)
- « Why Would I Buy This Useless, Evil Thing? » (Aftermath) — l’engouement niais pour le Rabbit R1, qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses, résume tout ce qui ne va pas avec le « journalisme » technologique.
- « Je ne sais pas pourquoi » (Les carnets Web de La Grange) — « Je peux lire ou écrire dans un endroit très bruyant, mais je ne peux pas parler. Le bruit m’isole. Il me rend incommunicado. Mes lèvres ne peuvent pas bouger, les sons ne peuvent pas sortir. Tout à l’intérieur de soi, enfin seul pour écrire. »
- « Reflections on a Year of Journaling » (The Pen Addict)
- « I Love My Weird Little Phone-Shaped eReader » (Aftermath) — je serais curieux d’utiliser cette liseuse au format d’un téléphone.
- « The First Generation » (Artypapers) — « The intersection of the metaverse, global birth rate decline, and AI could completely change the course of human evolution ».
- « Rebecca Solnit: Slow Change Can Be Radical Change » (Lithub)
- « Ken Fritz built a $1 million stereo. The real cost was unfathomable. » (The Washington Post) — le triste épilogue d’une histoire tragique.
Regarder
Dans ses meilleurs moments, le reboot de Frasier — pour autant que l’on puisse parler de reboot vu ce qu’il reste de la distribution originale — est médiocre. Mais vous savez quoi ? C’est comme un pull moche : cela convient parfaitement à la saison et c’est suprêmement confortable.
Mais aussi :
- They shot the piano player (Fernando Trueba et Javier Mariscal) — un superbe film d’animation, dans la lignée de Chico et Rita, sur la « disparition » du pianiste de bossa-nova Francisco Tenório Júnior.
- Vers un avenir radieux (Nanni Moretti) — une lettre d’amour au cinéma, aussi loufoque qu’un film italien peut l’être, avec une scène hilarante chez Netflix.